La Ferme du bonheur à Nanterre remplacée par un projet immobilier?
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Ce lieu situé entre les échangeurs de l’A14 et de l’A86 accueille des activités agricoles mais aussi des événements culturels et sociaux depuis 1993, sur un terrain en friche de 2.500 m², près de l’université de Nanterre, où paissent des moutons. Il abriterait 37% de la biodiversité de Nanterre,. Le terrain appartient à la mairie de Nanterre et l’association Paranda Oulam assure sa gestion par le biais d’une convention d’occupation précaire et temporaire. «Une convention précaire et temporaire tacite, qui n’a jamais été signée mais qui est censée être renouvelée chaque année. Et là, la mairie a décidé qu’elle prendrait fin en 2023», déplore Roger des Prés, fondateur de ce lieu alternatif.
Cette friche a en effet vocation à être aménagée dans le cadre du réaménagement de la ZAC Seine Arche. La municipalité de Nanterre va lancer un appel à projets pour développer de nouvelles activités et invite l’association à candidater mais l’association ne compte pas le faire. Elle est persuadée que son projet ne serait pas retenu. «Ils nous garderaient dans leur short list mais nous ne remporterions pas l’appel à projets», anticipe Roger des Prés. Avant de s’indigner: «Comment oser proposer un appel d’offres d’un projet d’agriculture urbaine sur un site qui propose déjà un projet d’agriculture et de culture? Nous sommes au désespoir.»
Des risques pour la sécurité
La ville rétorque sur son site qu’elle ne veut pas «tuer la Ferme du bonheur» mais demande à l’association de «respecter les règles de droit qui s’imposent à elle». Elle assure que des demandes d’autorisation préalable n’ont pas été déposées auprès de la mairie pour l’organisation de fêtes électro. «Jusqu’en avril 2022, les services municipaux n’ont jamais été sollicités. Ces évènements accueillant un public nombreux ont été organisés sans autorisation, sans passage ni avis d’une commission de sécurité, avec tous les risques qui en résultent pour les jeunes qui y participent, comme pour les organisateurs qui engagent leurs responsabilités», assène la ville.
Ce à quoi Roger des Prés répond: «On ne savait pas qu’il fallait faire un dépôt d’autorisation préalable mais chaque année j’informais la mairie, le commissariat et les voisins par mail de la tenue de ces fêtes électro. J’ai autre chose à faire que d’enfreindre la loi». Ces fêtes représentent 60% du budget de l’association et leur disparition serait un manque à gagner conséquent pour elle. «On ne va pas lâcher l’affaire, je compte vivre ici jusqu’à la fin de mes jours», promet Roger des Prés. Affaire à suivre donc.
Source : https://immobilier.lefigaro.fr/article/la-ferme-du-bonheur-a-nanterre-remplacee-par-un-projet-immobilier_9aa473a6-e0eb-11ec-a56f-5dbe6184ef4b/