Quelles solutions pour rassurer votre bailleur si vous n'avez pas de garant ?
Dans les villes où le marché immobilier est tendu, disposer d’un garant est devenu une condition quasiment indispensable pour espérer trouver une location. La majorité des bailleurs ne dispose pas de garantie loyer impayé (GLI) et demande à ce titre aux locataires de présenter une personne solvable, capable de prendre en charge les loyers en cas d’impayé. Mais tout le monde n’a pas la chance de disposer d’un proche disposant de revenus suffisants pour endosser le rôle de caution. Alors pour permettre aux locataires sans garant physique d'accéder au marché de la location, plusieurs solutions alternatives existent.
Lancé en 2016, le dispositif Visale (Visa pour le logement et l’emploi) est une caution gratuite accordée par Action Logement (l’ex-1% logement). Elle permet de couvrir les impayés des loyers des locataires au cours des 36 premiers mois du bail, ainsi que des éventuelles dégradations locatives. Le dispositif Visale était destiné à ses débuts aux travailleurs en CDD, aux salariés en mobilité professionnelle et aux faibles revenus. Mais depuis 2021, toutes les personnes de moins de 30 ans ainsi que les salariés gagnant moins de 1.500 euros net par mois sont éligibles.
Visale refusé par certains propriétaires
Le dispositif s’avère plutôt efficace puisque, selon les chiffres d’Action logement, plus de 500.000 ménages sont parvenus à accéder à la location grâce à Visale. Mais dans les grandes villes, certains propriétaires ont toujours du mal à accepter cette caution. “Visale est un dispositif qui a fait ses preuves, mais la principale limite est que le système est entièrement dématérialisé, explique Jean-Paul Boudignon, consultant en assurances. Il n’y a pas de véritable interlocuteur, ce qui peut inquiéter un grand nombre de propriétaires. L’autre problème est que certains bailleurs ont du mal à faire confiance à un dispositif indirectement géré par l’Etat”.
Pour les personnes qui ne sont pas éligibles au dispositif Visale, il existe une solution : la garantie de loyer impayé (GLI) inversée. Il s’agit d’une assurance proposée par des entreprises privées qui protège le bailleur contre les impayés et les dégradations. Dans ce cas, les frais sont à la charge du locataire, qui doit débourser en moyenne entre 250 et 300 euros par an pour pouvoir bénéficier de ce service. Plusieurs start-up, comme Garantme, Cautioneo ou encore SmartGarant se partagent le marché de la caution payante. “Ces assurances fonctionnent assez bien dans des grandes villes comme Paris, où le dispositif Visale ne suffit pas forcément pour trouver un logement, précise Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du management des services immobiliers (IMSI). Cela permet de consolider un dossier en sécurisant le risque d’impayé et de convaincre le bailleur, qui n’a rien à débourser”. Mais avant de choisir une assurance privée, il est nécessaire de prendre quelques précautions. “Je conseille aux locataires de vérifier que la start-up choisie soit adossée à un établissement bancaire solide”, poursuit Henry Buzy-Cazaux.
La caution bancaire, une solution onéreuse
Si le dispositif Visale et ces GLI pour locataires sont les deux alternatives les plus courantes aux garants physiques, il existe d'autres solutions plus confidentielles. Certaines banques proposent par exemple un service de caution bloquée. Le principe est le suivant : le locataire verse une somme correspondant en général à un an de loyer sur un compte bloqué par sa banque. Cette dernière fournit en échange un attestation de caution à présenter au bailleur. La banque s’engage ainsi à rembourser le propriétaire en cas d’impayé avec l’argent du locataire disponible sur le compte. Les banques appliquent généralement des frais de gestion en plus du dépôt initial versé par le locataire. “En pratique, ce service est peu utilisé car peu de personnes peuvent se permettre de bloquer une somme correspondant à un an de loyer, commente Henry Buzy-Cazaux. La caution bancaire peut être utile pour certaines personnes aisées qui déménagent régulièrement et qui cherchent une solution rapide pour trouver un logement.”
Certaines grandes entreprises ou institutions publiques proposent également à leurs salariés de se porter garant pour leur recherche de logement. “Des grands groupes privés comme Michelin ou Airbus ont par exemple proposé ce service à leurs employés, précise Henry Buzy-Cazaux. Avoir le soutien d’une institution peut rassurer les bailleurs, mais cela ne suffit pas toujours. Si ce service peut s’avérer utile, encore faut-il être certain de rester dans l’entreprise pendant la durée du bail.
Source : https://www.capital.fr/immobilier/location-immobiliere-quelles-solutions-pour-rassurer-votre-bailleur-si-vous-navez-pas-de-garant-1434370