Dit comme cela, cette évolution ne paraît pas impressionnante. Mais, en un an, elle l’est plus: +7,7% de mises en vente de logements «F» ou «G», contre un recul de 4% de celles des logements bien isolés reculent. «Ces vendeurs sont sensibles aux restrictions imposées par la loi Climat et notamment le calendrier contraignant en cas de location des passoires thermiques», analyse Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques de Meilleurs Agents. Dès 2023, les pires passoires thermiques - soit 90.000 logements selon le gouvernement, ne pourront plus être mises en location. Idem pour le reste des biens classés G d’ici 2025, les «F» d’ici 2028 et les «E» d’ici 2034. Quant aux autres propriétaires qui n’ont pas décidé de vendre leur passoire thermique, ils sont soit enclins à réaliser les travaux de rénovation, soit ils n’ont pas prévu de la louer. Et ne seront pas impactés par la loi Climat.

 

À Paris, ces chères passoires thermiques

En revanche, les propriétaires qui s’apprêtent à céder leur bien énergivore, devront s’attendre à une décote plus ou moins forte sur le prix de leur logement. Un bien (maison ou appartement) «F» ou «G» se vend ainsi 18% moins cher que s’il était très bien isolé (A ou B) et environ -7% par rapport au même bien classé «C, D ou E» (-7,2% si c’est une maison et -0,1% si c’est un appartement). Soit des écarts de prix allant de 17.500 à 45.000 euros pour un logement évalué à 250.000 euros (prix de vente moyen en France). La différence est même deux fois plus élevée (14%) si vous habitez à la campagne, marché habituellement moins tendu (demande plus faible que l’offre) que dans les grandes agglomérations.

Crédit Photo : Meilleurs Agents et Se Loger
Crédit Photo : Meilleurs Agents et Se Loger

Quant à Paris et les 10 autres plus grandes villes, elles limitent la casse. Car plus le marché est tendu, plus les acheteurs ont de la concurrence et moins ils peuvent négocier. Ainsi, l’impact sur les prix de vente est certes négatif quasiment pour toutes les villes mais oscille entre -0,2% et -4,2%. Seule Nice fait exception avec un recul de 8,1%. À l’inverse, à Toulouse (+0,5%) et Paris (+1,1%), les passoires thermiques se vendent plus cher que des biens moins énergivores (C/D/E). «À Paris, la moitié des bâtiments datent d’avant 1945. Les acheteurs sont prêts à payer plus cher un haussmannien même si c’est une passoire thermique», décrypte Barbara Castillo Rico.

 
Source : https://immobilier.lefigaro.fr/article/les-ventes-de-passoires-thermiques-affluent-sur-le-marche_122af320-b5a7-11ec-97ad-5107587a98fb/