Les Français rêvent tous d’espace et pourtant les locations de petites surfaces de type studio ou T2 occupent une part plus importante en 2021 qu’en 2020... Cherchez l’erreur dans cet Observatoire de l’offre et de la demande locative dans le parc privé en 2021 de LocService.fr. Ce spécialiste de la mise en relation inversée où les locataires renseignent leurs critères de recherche et le propriétaire contacte directement les locataires qu’il sélectionne, constate notamment une hausse nette de la part des studios: 36% des locations réalisées en 2021 concernent des studios contre 32% en 2020. Seules 5% de maisons sont concernées en 2021 contre 8% en 2020.

«Cela s’explique en partie par des mobilités qui différent selon le type de bien loué: si je vis dans un studio, il y a plus de chances que je déménage plus souvent que si je vis dans un T4. Il y a donc une très forte demande pour les maisons mais moins d’offres disponibles et donc moins de locataires en mouvement», explique Richard Horbette, fondateur de LocService.fr.

Une hausse de loyer quelle que soit la typologie du bien

La surface moyenne des logements loués en France diminue significativement: 42 m², contre 46 m² l’année dernière. «Les étudiants, en 2020, ne savaient pas s’ils auraient cours en distanciel ou en présentiel et étaient retournés vivre chez leurs parents. En 2021, ils sont retournés sur le marché des petits logements», assure Richard Horbette. Les petites surfaces sont donc surreprésentées dans les locations réalisées. Pour autant, les petites surfaces ne correspondent pas aux souhaits des locataires. Il existe donc un écart conséquent entre leurs aspirations et la réalité du marché: la demande locative en 2021 pour des studios s’élève à 25% or comme mentionné ci-dessus, 36% des locations concernent des studios. L’écart se creuse encore davantage du côté des maisons: la demande locative pour une maison étant de 20% alors que seules 5% des locations réalisées le sont dans des maisons.

Cette forte baisse de la surface des logements loués amplifie l’augmentation des loyers au mètre carré. En effet, plus un logement est petit plus son loyer au mètre carré a tendance à augmenter. Ceci explique en partie la forte hausse constatée: en France, en 2021 il fallait dépenser en moyenne 695 euros par mois charges comprises pour se loger en location, soit 3,4 % d’augmentation par rapport aux chiffres de 2020. Les locations réalisées ont affiché une surface moyenne de 41,9 m², ce qui donne un loyer au mètre carré de 16,57 euros, en hausse de 13,3 %. Cette hausse de loyer concerne tous les types de biens, allant de 4% pour une chambre à 8% pour un T4. À noter que parmi les 5 départements ayant le plus perdu en attractivité, quatre se situent en Île-de-France. Les Hauts-de-Seine (92), auparavant 5ème département le plus recherché, est maintenant le 8ème. Les départements qui ont gagné en attractivité se situent en province comme la Charente-Maritime (17) ou l’Ille-et-Vilaine (35).

Restructuration du marché en vue

LocService.fr a évalué la surface qu’il est possible de louer dans les capitales régionales avec un loyer moyen de 695 euros. Alors qu’il faut se contenter d’un studio de 15 mètres carrés dans la capitale, à Orléans, il est possible de louer un appartement de 59 mètres carrés (potentiellement un 2 ou un 3 pièces). Du côté de Lyon, vous pourrez louer un 34 mètres carrés, un 35 à Bordeaux et un 39 mètres carrés à Lille.

«L’après covid va restructurer le marché locatif. Mais nous allons perdre en capacité d’emprunt avec les nouvelles normes plus strictes du Haut conseil de stabilité financière (NDLR les prêts sont limités à 25 ans et le taux d’endettement ne peut pas excéder les 35%) donc les personnes sur le marché locatif seront plus nombreuses et à la suite de l’encadrement des loyers, beaucoup de bailleurs vont vendre leurs biens ou se mettre sur Airbnb où les loyers ne sont pas encadrés», se projette Richard Horbette.