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«Gare aux usurpations d’identité !» : les arnaques à la taxe foncière se multiplient chaque année

Publié le 05/09/2025
Chaque année, des contribuables reçoivent des faux mails leur réclamant un surplus ou les informant d’un trop-perçu sur la taxe foncière.

Les premiers avis de taxe foncière sont arrivés dans les boîtes aux lettres des Français. Ou par mail. Méfiez-vous, si vous avez opté pour cette seconde solution : il s’agit peut-être d’une arnaque. «De plus en plus de courriels, de SMS ou d’appels téléphoniques usurpent l’identité de l’administration pour tenter de vous soutirer des informations personnelles ou bancaires», alerte le ministère de l’Économie. «Depuis 3-4 ans, j’ai 4 ou 5 clients qui sont victimes de ces escrocs. J’ai dû envoyer à tous mes clients un mail leur rappelant les bons conseils à suivre pour éviter de tomber dans le piège et de se faire usurper leur identité ou voler de l’argent», confie un avocat fiscaliste parisien.

Le procédé simple et classique tient en un mot, connu du grand public : le phishing (hameçonnage en français). Les escrocs, qui se font passer pour une administration ou un organisme réel, envoient aux contribuables un faux mail qu’il est facile de confondre avec un vrai. Le logo à en-tête ressemble à s’y méprendre à celui de Bercy ou de la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Idem, parfois, pour la Marianne de la République. Les arnaqueurs ont glissé dans le mail, un lien du type «accédez à votre espace» sur lesquels se précipitent souvent les destinataires. Il les dirige vers un site quasi similaire à celui des impôts. Les escrocs vous demandent de renseigner soit vos coordonnées bancaires pour vous soutirer de l’argent ou vos coordonnées fiscales qu’ils utilisent pour usurper votre identité.

Un conseil : ne cliquez surtout pas sur ce lien ! Mieux : jetez-le directement à la poubelle ! Sachez que l’administration fiscale ne vous demandera jamais de renseigner vos coordonnées bancaires ou fiscales pour le paiement d’un impôt. Par ailleurs, en cas d’impayé ou de trop-perçu, le fisc ne vous enverra jamais un mail mais un courrier ou un message dans votre espace Internet sécurisé. Pensez aussi à vérifier le mail de l’expéditeur. «L’administration fiscale n’utilise que des adresses avec le domaine @dgfip.finances.gouv.fr. Toute autre forme d’adresse est révélatrice d’une action malveillante», souligne la DGFIP.

Outre les arnaques, les 34 millions de contribuables de la taxe foncière - seuls les propriétaires la paient - peuvent aussi s’arracher les cheveux. La faute aux avis de taxe foncière qu’ils peinent à déchiffrer. Des chiffres dans tous les sens, des pourcentages, des taxes incompréhensibles : bref, un vrai casse-tête. «L’avis de la taxe foncière n’est pas facile à comprendre mais pas illisible contrairement à l’ancien avis de la taxe d’habitation», confie Frédéric Zumbiehl, juriste à l’Union nationale des propriétaires immobiliers.

Les maires seront moins gourmands en 2025

En haut à gauche de votre avis (voir ci-dessous), figure la base d’imposition de la taxe foncière. Elle est constituée par la valeur locative qui dépend d’une multitude de critères comme la surface, le nombre de pièces, la date de construction ou encore la situation géographique. Elle représente l’équivalent de 6 mois de loyer théorique si le logement concerné était loué et sur laquelle l’État se base pour calculer votre taxe foncière. «Ces valeurs locatives font polémique car elles datent des années 70 et sont déconnectées de la réalité, dénonce Frédéric Zumbiehl. Ce qui génère des situations aberrantes : la valeur locative d’un logement récent situé dans un quartier défavorisé, est plus élevée que celle d’un appartement parisien rénové.»

Sur cette valeur locative (ci-dessous 3907), chaque commune applique un taux (ci-dessous 14,35% en 2025, stable par rapport à 2024) qui permet d’obtenir une cotisation en euros (ci-dessous 561). À cela s’ajoutent les cotisations du syndicat de communes et de l’intercommunalité. Sans oublier les petites taxes annexes qui se sont multipliées ces dernières années et pèsent de plus en plus lourd dans la facture des propriétaires.

Il s’agit de la taxe spéciale d’aménagement (ci-dessous 22 euros) qui finance les constructions de services publics (écoles, hôpitaux...), de la taxe Gemapi (ci-dessous 6 euros) pour couvrir les dépenses de prévention des inondations - plafonnée à 40 euros par contribuable - et de la taxe sur les ordures ménagères (TEOM) (ci-dessous 89 euros)- que les propriétaires peuvent récupérer dans le loyer demandé aux locataires - dont le montant doit correspondre aux dépenses liées aux ordures ménagères, comme le prévoit le code général des impôts. Mais en réalité, les maires en abusent parfois. «Certaines communes ont été accusées en justice d’adopter des taux de TEOM supérieures à leurs dépenses. C’est illégal !», pointe du doigt Frédéric Zumbiehl.

561+22+89+6 : cela nous donne 678 euros. C’est fini ? Eh bien non ! Sachez que l’État va vous faire payer, en plus, des frais de gestion (ci-dessous 26 euros). Soit un total définitif de 704 euros. Pourquoi ces frais supplémentaires ? Pour collecter l’impôt (1/3 des frais) et pour compenser les exonérations de taxe foncière (2/3 des frais) auquel ont droit les personnes âgées, les personnes handicapées ou encore les ménages modestes. Cette facture de 704 euros est inférieure à la moyenne nationale qui avoisine plutôt les 900 euros.

Certaines grandes villes, comme Paris, ont eu la main lourde ces dernières années. En 2025, la nouvelle hausse des valeurs locatives sera plus modérée (+1,7%) que les deux dernières années (+3,9% et +7,1%). À cela s’ajoute donc le taux communal. A priori les maires devraient être moins gourmands cette année. Élection municipale (en mars 2026) obligent. «Selon les premiers sons de cloche, l’année 2025 sera soft», assure Frédéric Zumbiehl qui s’apprête à diffuser, mi-octobre, l’évolution des taux de taxe foncière dans les plus grandes villes de France.

 

 

Source : https://immobilier.lefigaro.fr/article/gare-aux-usurpations-d-identite-les-arnaques-a-la-taxe-fonciere-se-multiplient-chaque-annee-20250903 

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